Comment j'ai recyclé un smartphone Android en GPS de vélo
J'ai commencé à utiliser mon smartphone Android comme GPS de vélo lorsque j'ai trouvé par hasard, dans un magasin, une sacoche qui se fixe à la jonction entre la potence et le cadre. C'est l'endroit idéal pour mettre un smartphone, plus protégé que sur le guidon, et suffisamment visible pour faire "tableau de bord".
Au départ, j'ai fait quelques essais sur route avec l'appli OsmAnd dont j'appréciais le guidage et la carte hors connexion (préférable lorsqu'on roule à la campagne). Puis j'ai voulu m'en servir à VTT, ma pratique principale. J'ai commencé à télécharger des traces GPX sur VisuGPX et UtagawaVTT. Mais dans les chemins, le guidage vocal ne convient pas :
- Trop imprécis : il faudrait quelque chose comme "Au vieux chêne, prendre à gauche vers la mare" 😉
- En fonction du terrain, on entend plus ou moins… rien, même avec le volume à fond
- Et comme ça tourne souvent, c'est vite lassant
Heureusement, j'ai trouvé l'appli OruxMaps qui donne juste une alerte sonore quand on s'éloigne du tracé GPX. Ça permet de rouler "au feeling", sans regarder l'écran trop souvent, et de se faire gentiment rappeler à l'ordre par l'appli quand on s'égare. Sur cette appli, on peut même directement dessiner un itinéraire sur l'écran tactile. Ça peut être pratique pour improviser un itinéraire en pleine nature. Et enfin elle indique très simplement à combien de distance on se trouve à vol d'oiseau d'un autre point sur la carte : il suffit de faire glisser la carte.
Puis j'ai tracé mes propres itinéraires sur VisuGPX avec la couche IGN sur abonnement qui permet de mieux visualiser les chemins et en particulier de voir les GR. (Malheureusement pour OpenStreetMap, c'est la raison pour laquelle je l'utilise moins).
À ce stade, je suis devenu complètement accro au GPS de vélo !
J'adore étudier les cartes, repérer des chemins que je n'ai pas encore empruntés et aller voir sur place si ça passe (ça ne passe pas toujours mais c'est fun 😁)
Seulement voilà, il y avait quelques inconvénients :
- J'aime prendre des photos avec mon téléphone, et j'étais obligé à chaque photo de le sortir de la sacoche et de le remettre. Long, et dangereux pour le smartphone (glissant, encore plus avec la sueur)
- Le fait de laisser l'écran allumé en permanence vidait très rapidement la batterie, surtout qu'il faut régler la luminosité au maximum pour y voir quelque chose en plein soleil.
- Si je laissais l'écran se mettre en veille, j'étais obligé de supprimer la sécurité au départ de mon tour de vélo, pour ne pas avoir à déverrouiller l'appareil en roulant à chaque fois que je veux voir la carte. Et remettre la sécurité à l'arrivée (code PIN ou schéma ou lecteur d'empreinte)
C'est là que je me suis souvenu que j'avais un "vieux" smartphone (3 ans…) dont la caméra ne fonctionne plus, dont certains boutons répondent mal, et qui dispose d'un écran bien lumineux contrairement à l'écran AMOLED de mon téléphone. Je l'ai donc configuré comme ceci :
- Pas de verrouillage
- Écran allumé "en permanence" (10 minutes)
- Luminosité au maximum
- Pas de SIM : pas besoin avec la carte hors connexion chargée en WiFi au préalable dans OruxMaps
- Un curseur OruxMaps fait maison pour être bien visible même en plein soleil
De cette manière, chaque appareil remplit sa fonction (le téléphone et les photos pour l'un, le GPS pour l'autre), chacun a assez d'autonomie pour une bonne sortie, et chacun est au bon endroit (dans une poche bien accessible pour l'un, dans la sacoche pour l'autre).
Il faut juste remarquer que le démarrage du GPS peut parfois être long (jusqu'à 6 minutes) si on ne l'a pas utilisé depuis longtemps, parce que sans carte SIM, et donc sans accès à l'Internet, le smartphone doit se débrouiller tout seul pour trouver les satellites. Il ne bénéficie pas du service A-GPS (Assisted GPS). On peut bien sûr partager la connexion du smartphone qui a une carte SIM mais ça devient un peu fastidieux.
En conclusion
Je suis très content de cette configuration qui m'a permis de découvrir des chemins que j'ignorais, parfois tout près de chez moi. Je ne regrette absolument pas la vieille époque des cartes en papier !